Luminothérapie et dépression saisonnière, la lumière au bout du tunnel ?

La chronique mensuelle de vos pharmaciennes vous est présentée par la pharmacie Uniprix  Clinique Julie Martineau et Josée Riberdy.

Si vous êtes en proie à une humeur triste, une diminution d’énergie et de libido, des modifications dans vos habitudes de sommeil et d’alimentation, la luminothérapie pourrait faire partie des solutions. Vous trouverez des informations sur ce traitement dans l’article de novembre.

Luminothérapie et dépression saisonnière, la lumière au bout du tunnel ?

Pour beaucoup, les changements de saisons coïncident avec des variations marquées de l’humeur, à fortiori dans les pays nordiques comme le Canada, où la température et l’exposition à la lumière décroissent fortement en automne et en hiver.

S’il est normal de vivre, le temps de quelques jours, une déprime passagère à l’approche du solstice d’hiver; il est cependant anormal de déprimer systématiquement du début de l’automne à la fin de l’hiver. Cette condition médicale est appelée trouble affectif saisonnier et on estime qu’elle touche jusqu’à 10 % des Canadiens. Ses symptômes sont semblables à ceux d’une dépression caractérisée (qui a déjà fait l’objet d’un autre article !), si ce n’est qu’ils disparaissent au début du printemps.

Si vous êtes en proie à une humeur triste, une diminution d’énergie et de libido, des modifications dans vos habitudes de sommeil et d’alimentation, sachez qu’il existe de nombreuses solutions pour y remédier, notamment la luminothérapie.

Bien qu’il soit nécessaire de présenter des symptômes dépressifs de façon cyclique pendant au moins 2 ans pour recevoir un diagnostic de trouble affectif saisonnier, il est toutefois possible de profiter des bienfaits de la luminothérapie à partir du moment où on est atteint d’une déprime hivernale. En effet, celle-ci s’explique bien souvent par une baisse d’exposition à la lumière qui dérègle notre horloge biologique et nos taux de neurotransmetteurs responsables de la régulation de notre humeur.

Il est donc logique de pallier ce manque par une exposition quotidienne à de la lumière. Ainsi, la luminothérapie consiste en l’exposition à une source de lumière dont l’intensité et le spectre s’apparentent à ceux de la lumière solaire. Il s’agit d’un traitement de première ligne éprouvé depuis de nombreuses années.

Pour être efficace, la luminothérapie doit se faire dans les conditions suivantes :

  • Usage quotidien pendant une demi-heure à une heure, de préférence le matin.
  • L’appareil, très souvent une lampe, doit idéalement produire une intensité lumineuse de 10 000 lux et comprendre un filtre à ultraviolets.
  • L’appareil doit être positionné à environ 40 ou 50 cm de soi.
  • Il n’est pas nécessaire de fixer l’appareil et il est recommandé de faire ses activités quotidiennes pendant la séance de luminothérapie (prendre son déjeuner, par exemple).
  • Le traitement doit être fait pendant plusieurs semaines, une réponse optimale étant souvent atteinte après 4 semaines (bien que les premiers résultats se font sentir dès la première semaine).

 

Comme tout traitement, la luminothérapie peut occasionner certains effets secondaires parmi lesquels : fatigue des yeux, maux de tête, irritabilité, nausées et difficulté à s’endormir. Il est également déconseillé d’avoir recours à cette thérapie si vous êtes atteint de certaines conditions comme le lupus érythémateux disséminé et en cas de prise d’un médicament photosensibilisant. N’hésitez pas à en discuter avec votre pharmacien ou votre médecin, ils pourront s’assurer que le traitement est sécuritaire pour vous et vous aider dans le choix d’un appareil de luminothérapie.

L’usage d’antidépresseurs ou le recours à une psychothérapie sont également possibles pour aider au traitement de la dépression saisonnière et la combinaison de ces différents traitements peut parfois être indiquée.

Finalement, les conseils donnés à l’occasion de l’article sur la dépression chez les personnes âgées sont valables en cas de dépression saisonnière, c’est pourquoi nous vous recommandons de rester actifs et en contact avec vos proches.

 

Samy Boudi, étudiant en pharmacie et

Julie Martineau, Josée Riberdy pharmaciennes.